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Campagne du Soldat Joseph PRESINAT

138ème Régiment d'Infanterie.




Eugène QUEYROUX est appelé à l'activité le 26 novembre 1913. Il arrive le jour même au 138éme Régiment d'Infanterie basé à Bellac.


Dans la nuit du 5 au 6 août le Régiment quitte Bellac et embarque à la gare du Dorat pour débarquer le lendemain dans la Marne. Le 11 août 1914 la concentration de la 23ème Division d'Infanterie étant terminée le Régiment par pour l'Argonne. Dans la nuit du 20 au 28 août il franchit la frontière belge. Le 28 août il s'engage dans la bataille de Beaumont. C'est un succès, les cadavres allemands jonchent le terrain, les prisonniers sont nombreux. Mais touefois l'ordre de se replier est donné le 20 août 1914.

Le 31 août 1914 a lieu la bataille de Yoncq. Le Régiment résiste toute la journée aux attaques ennemies sous une fusillade intense et un bombardement de gros calibre. le soir le Régiment se replit après avoir compté plusieurs pertes.

Le 1er septembre le Régiment effectue une marche des plus pénibles en direction de Somme Py qui est atteint le 3 septembre 1914.

Le combat s'engage immédiatement, l'ennemi déclenche une attaque sur les positions françaises qui entraîne un repli sur Suippes. Le Régiment perd une centaine d'hommes.

En voyant la longueur du chemin parcouru, en songeant aux fatigues imposées par les combats, les marches, la chaleur, l'absence de sommeil, le manque de ravitaillement on peut se rendre compte de l'effort fourni par le 138ème Régiment d'Infanterie.


Le 5 septembre 1914 embarquement à Vitry le François pour débarquer à Chavanges. Le 6septembre 1914 la retraite est arrêtée.

Le 9 septembre 1914 Sompuis est attaqué. De terribles combats sont engagés. Nos troupes pressent l'ennemi. Les Allemands reculent. Le 11 septembre 1914 c'est la victoire.

Le 17 septembre 1914 le Régiment se dirige sur perthes les Hurlus. Le 19 il est au camp de Chalon pour un repos, il y reste jusqu'au 22 septembre 1914 avant de se porter sur Reims.

Le 23 septembre 1914 le Régiment reçoit l'ordre d'attaquer le Fort de la Pompelle. Nos hommes pénètrent dans le Fort le 24 septembre, mais se heurtent à une forte résistance allemande.

Le 25 une grande activité d'artillerie prépare une attaque qui malheureusement échoue. Le lendemain, le 26 septembre 1914, l'ennemi déclenche une furieuse attaque sur le canal de la Vesle. Devant Saint léonard les Allemands prennent pour cible le pont du canal. Une fusillade intense éclate de toutes parts. Les pertes humaines sont considétrables de pert et d'autre.

Le 29 septembre 1914, le Régiment est relevé et se rend à Taissy. Le 1er octobre, il quitte les abords de Reims pour le camp de Châlons. Il cantonne le soir à Jonchery-sur-Suippes où il arrive à 23h. Le 2 octobre, il se réorganise.

La guerre de mouvements est provisoirement terminée. La guerre de tranchées va commencer.



La Champagne - du 2 octobre 1914 au 31 mars 1915.


Secteur de la Suippes.


Du 2 octobre 1914 au 23 mars 1915, le 138ème se trouve dans le secteur compris entre la Suippes à 1200 mètres sud-est d’Auberive et la ferme des Waques. Il prend ses repos à Saint-Hilaire-le-Grand, Mourmelon-le-Grand, Jonchery-sur-Suippes, et Suippes. Il participe aux attaques les 12 et 30 octobre, 25 novembre, 21 décembre 1914 et 23 février 1915, attaques partielles où il fut en soutien et où les pertes furent assez faibles.

Le 23 mars 1915, le Régiment, relevé est envoyé vers l’arrière. Il est réuni à Francheville le 27. Le 30 mars, il s’embarque en chemin de fer à Vitry-le-François, le 31, il débarque à Toul et Pagnysur-Meuse et se dirige sur Andilly puis Marlincourt et Saint-Jean où il cantonne le soir.

Du 30 octobre 1914 au 31 mars 1915, il a perdu : 28 gradés et hommes de troupe tués, 18 gradés et hommes de troupe blessés, 5 Officiers évacués et 1.032 gradés et hommes de troupe.

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La Lorraine - du 31 mars 1915 au 16 juin 1915.


Secteur de Faye en Haye.


Le 1er avril 1915, dans la nuit, le Régiment quitte ses cantonnements et par Mamey et le chemin de Mamey à la route de Metz gagne le secteur de Frey-en-Haye. La situation est délicate. Les lignes sont très rapprochées les tranchées sont à peine ébauchées. Pas de boyaux, aucun cheminement couvert, aucun abri et la canonnade est intense.

Le 2 avril 1915, dès le premier jour d’occupation du secteur, les pertes commencent, la pluie tombe à torrent. Du 3 au 5 avril, Regnéville est attaquée, le 138ème à une mission de flanquement et doit protéger le flanc droit de l’attaque. Malgré une pluie diluvienne et un bombardement dont l’intensité s’accroît chaque jour, il faut tenir et aménager les tranchées. C’est seulement le 11 avril que le Régiment est relevé et va trouver un peu de repos à Griscourt et Villers-en-Haye.

Ces journées de Fey-en- Haye comptent parmi les plus pénibles de la campagne.

Les 15 et 16 avril 1915, le Régiment remonte au front. Le bombardement est toujours violent, les travaux se poursuivent malgré tout avec ardeur.

Le 1er mai 1915, le régiment est relevé. Après un court séjour à Gondreville et Dommartin-lès-Toul, il est enlevé le 6 mai en automobile et transporté à Commercy. De là il se rend à Vignol où il est en réserve. Le 11 mai 1915, il occupe un nouveau secteur à l’ouest de Fey-en-Haye

Le 23 mai 1915, le Régiment va occuper le secteur de Limey un peu à l’ouest du précédent. Relevé le 5 juin, il gagne Dommartin-lès-Toul et Chaudeney. Il y séjourne jusqu’au 16 juin, date à laquelle il s’embarque à Toul pour la Somme. Le 17 juin, il débarque à Ailly-sur-Somme. Les 22 et 23 juin il se rend à Cardonnette et Poulainville. Jusqu’au 19 juillet, le Régiment est soumis à un entraînement très sérieux, les méthodes nouvelles d’attaque sont enseignées.

Pendant son séjour en Lorraine, le Régiment a perdu : 35 gradés et hommes tués, 2 officiers et 207 gradés et hommes blessés, 2 officiers et 333 gradés et hommes évacués.

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L'Artois - du 22 juillet 1915 au 10 mars 1916 .


Secteur de Roclincourt .


Du 19 au 21 juillet, le Régiment fait mouvement en auto jusqu'à Etrun et Duisans, Agnez-les-Duisans et Gouves. Le 22, il gagne le secteur de Roclincourt, les trois bataillons sont en ligne, ils ont chacun deux compagnies en première ligne et deux compagnies en soutien. Le Régiment doit organiser offensivement ce secteur. Sur ces collines aux larges ondulations, la lutte a été incessante depuis le 9 mai 1915. L’ennemi veut empêcher à tout prix une nouvelle offensive, et ce sera une lutte de tous les instants, lutte opiniâtre où le courage et la ténacité de nos soldats s’affirment remarquablement. Chaque jour, par les bombardements violents et les explosions de mines, l’ennemi essaye de démolir les travaux exécutés la nuit sous une fusillade incessante.

Le 138ème alterne dans ce secteur avec le 63ème par période de huit ou neuf jours. Pendant ses repos, il cantonne à Hauteville, Etrun, Duisans, Gouves, Noyelette.

Le 22 septembre 1915, notre artillerie commence son tir sur les positions ennemies. Le 24, simulacre d’attaque. A 20h, les Allemands font exploser deux mines près de la route de Lille et cherchent à s’emparer des entonnoirs. Nous les repoussons en réussissant à notre tour à occuper et organiser ces entonnoirs. A 21h15, nouvelle explosion de deux mines en arrière de notre première ligne de tranchées. Dans la soirée, le Régiment reçoit l’ordre d’attaque pour le lendemain. La pluie tombe, détrempant le terrain argileux et rendant les communications difficiles.


La journée du 25 septembre 1915 .


Le 25, à 16h40, le 2ème bataillon s’élance à l’assaut de la tranchée des « Entonnoirs » fortement défendue par l’ennemi. Il a pour mission d’attaquer également la tranchée de soutien et la tranchée des Mines situées en arrière de la tranchée des « Entonnoirs ». Deux compagnie qui sont d’abord engagées, mènent vigoureusement l’attaque et enlèvent la première tranchée. Quelques fractions pénètrent jusque dans la deuxième. Soumises à des rafales violentes de coups de fusil et de mitrailleuses, incommodées par les gaz asphyxiants que lance l’ennemi, les autres fractions sont arrêtées par les défenses accessoires. Les éléments qui ont pénétré dans la deuxième tranchée ne peuvent s’y maintenir et se replient.

A la nuit, l’attaque ne pouvant être poussée plus avant en raison de l’arrêt des attaques de droite et de gauche menées par les régiments voisins, les fractions qui occupent la première tranchée ennemie, sont ramenées dans notre tranchée avancée.

Nos pertes s’élèvent à 28 tués et 54 blessés.


La journée du 26 septembre 1915 .


Le 26 septembre 1915, à 12h, nouvelle attaque aussi vigoureusement menée par trois compagnies. Des fractions parviennent à s’emparer sous un feu terrible d’une portion de la tranchée des Entonnoirs. Une poignée d’hommes gagne même la tranchée de doublement. Toutes ces tractions organisent la position conquise et s’y maintiennent jusqu’à la nuit malgré les violentes contre-attaques à la grenade livrées par un ennemi supérieur en nombre. Comme elles ne peuvent recevoir de renforts de l’arrière à cause d’un violent tir de barrage, elles sont obligées à la faveur de l’obscurité, de regagner notre tranchée avancée.

Les pertes subies sont les deux cinquièmes de l’effectif engagé, soit 34 tués, 55 blessés, 20 disparus.


La journée du 27 septembre 1915 .


Le 27 septembre 1915, une troisième attaque est livrée sur un front plus étroit pour profiter de certains défilements. A l’heure fixée, malgré un violent tir de barrage déclanché depuis vingt minutes déjà, la première vague comprenant une quarantaine d’hommes s’élance à l’assaut sous une fusillade intense. Très vigoureusement entraînée, elle parvient jusqu’à la tranchée ennemie, mais est arrêtée par des rafales de grenades au moment de l’aborder. Quelques hommes seulement sautent dans la tranchée. A la suite de la première vague, s’élancent des essaims de grenadiers, mais ils sont cloués au sol à quelques mètres de notre tranchée. La troupe engagée, soit une section et demie, a perdu 5 tués et 16 blessés.

Au total, les pertes des trois jours s’élèvent à 67 tués, 125 blessés, 20 disparus, soit le tiers de l’effectif combattant.


Le 28 septembre, les 1er et 3ème bataillons ont mission d’organiser les positions conquises, de progresser pied à pied par les boyaux et à la sape avant que l’ennemi ait eu le temps de se ressaisir, et de pousser si possible jusqu’à la route de Lille. Le 2ème bataillon est en réserve.

Du 28 septembre au 4 octobre 1915, le 1er bataillon se distingue par des attaques de barricades à la grenade et au fusil de chasse qui lui permettent de progresser. Le « Labyrinthe de la Batteuse », qui avait résisté aux attaques françaises entre le 9 mai et le 25 septembre, tombe en entier en notre pouvoir. Le 26 octobre 1915, un important coup de main est exécuté à l’ouest et contre la route de Lille. Après l’explosion de quatre mines les objectifs sont atteints et dix-sept prisonniers restent entre nos mains. Mais la lutte est acharnée, elle est marquée par des combats à la grenade et à la baïonnette d’une violence inouïe.

L’ennemi couvre nos positions de grenades et de bombes et contre-attaque avec énergie, mais nous conservons les entonnoirs de mines, notre objectif. Pendant la nuit, quatre attaques à la grenade sont repoussées. Désormais, et jusqu’au 10 mars, à la lutte contre l’ennemi va s’ajouter la lutte contre la boue. Sous l’action de l’eau des glissements continuels se produisent. Tout l’hiver, sans arrêt, sans répit, il faut recommencer cent fois le même ouvrage, lutte fatigante et déprimante qui rend plus pénible encore la veille au créneau, le combat aux barricades, l’attente des explosions de mines. Nos soldats ne sont plus que des blocs de boue.

Le 10 mars 1915, le Régiment est relevé par les Anglais et envoyé à l’arrière. Le 31 mars, il s’embarque à Montdidier pour Verdun.

Du 22 juillet 1915 au 10 mars 1916, le régiment a perdu : 8 Officiers, 183 Gradés et hommes de troupe, 9 Officiers, 9; gradés et 542 hommes de troupe blessés, 1 Officier et 41 gradés et hommes de troupe disparus et 3 Officiers et 479 gradés et hommes de troupe évacués.

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Verdun - du 5 avril au 23 juin 1916.


Secteur de Bras et la Côte du Poivre.


Depuis le 21 février 1916, une lutte sanglante est engagée sur les deux rives de la Meuse. Sous la violence du choc ennemi, nous avons dû abandonner du terrain, mais Verdun n’a pas été pris. Au début d’avril 1916, l’imminence d’une attaque formidable menée simultanément sur les deux rives de la Meuse, met le commandement dans l’obligation de relever les troupes qui supportent le choc depuis un mois.

Le 5 avril 1916, le Régiment est enlevé en automobile des cantonnements qu’il occupe (Tronville, Salmagne, Nançois-le-Petit) et transporté à Baleycourt. De là il se rend à pied à Verdun. Le 7, il se porte sur la position intermédiaire, fort de Belleville, pont de la Galavaude Belleville. Le Régiment est en soutien, la préparation allemande est commencée, et le bombardement est ininterrompu.

Le 9 avril 1916, les Allemands prononcent leur attaque et pénètrent dans le bois Franco-Boche. Le 3ème bataillon est alerté à Belleville et part aussitôt pour la ferme de la Folie et le bois du Bouleau. Le 10 avril, le 1er bataillon se rend à Bras. Le 11, le 3ème bataillon participe à la contre-attaque. Des éléments réussissent à atteindre le ravin du Monument et le bois Franco-Boche, mais ne peuvent pousser au-delà en raison de la violence des feux de l’ennemi. Le soir, ces éléments sont ramenés dans les positions de départ.

Le 13 et 14 avril 1916, le régiment s'installe dans le secteur de Bras et de la Côte du Poivre. Le 17, les Allemands prononcent à nouveau une violente attaque. Malgré nos barrages, quelques groupes tentent d’aborder nos lignes, ils sont repoussés sur la côte du Poivre par nos grenadiers. Le 19, le 1er bataillon attaque le bois Franco-Boche. Il réussit à atteindre les lisières sud et s’y maintient. Le 21, la tranchée de la Mare est attaquée. L’opération échoue, mais dans la nuit nous réussissons dans une nouvelle tentative et nous organisons cette tranchée.

Pendant cette période, le régiment a beaucoup souffert, la situation est, en effet, très précaire, peu de tranchées et peu d'abris. Tout travail entrepris est l’objet de tirs d’une violence inouïe, ce sont chaque jour des tentatives d'attaque, des bombardements effroyables. Les ravitaillements sont des plus pénibles et les nuits sont glaciales. Mais l’ordre est de tenir, et l’on tient.

Les 28, 29 et 30 avril, le Régiment est relevé et envoyé au repos à Vavincourt. Il en repart les 7 et 8 mai pour réoccuper le secteur de la côte du Poivre, dont il poursuit l’organisation sous un bombardement des plus violents. Le 25 mai la situation s’aggrave à notre droite, l’ennemi a attaqué puissamment depuis la carrière d'Audremont à Vaux près de nous il s'est emparé du bois Nawe. Les trois bataillons se tiennent prêts à intervenir.

Sur tout le front, la bataille fait rage et nos troupes sont soumises à un bombardement intense. Dans la nuit du 27 au 28 mai 1916, la situation s’étant rétablie, les bataillons du Régiment sont ramenés progressivement sur la position de soutien et à la citadelle de Verdun.






Le 27 mai 1916 Eugène QUEYROUX décède des suites de ses blessures à l'hôpital n°1 de Verdun.

Un secours de 150 francs a été payé à la famille le 25 août 1916.